Le Grand Voyage
Le grand voyage est un « poésiegraphe » !
Il est la fusion entre un recueil de poèmes et la photo-graphie .
Le texte émerge de la rencontre avec l'image, en s'en inspirant, en se nourrissant de son essence, et parfois même en s'y mêlant.
Occasionnellement, ce sont les images qui viennent illustrer les mots.
Ce livre se présente comme un carnet de voyage abordant des thèmes tels que l'amour, la vie, la mort, ainsi que notre interaction avec le monde qui nous entoure.
Il évoque notre passé et l'empreinte qu'il a laissée dans nos souvenirs, notre présent et nos aspirations pour l'avenir.
Vous pouvez commander l'ouvrage sur le lien suivant :
Le voyageur
Extrait du livre "Le grand voyage"
Le voyage en somnambule,
Fortune de toutes les bulles,
Va d’aurores en crépuscules,
Jusqu'à la fin, la bascule.
Mais les yeux grands ouverts,
Le bonhomme plume s’élance.
Le voyageur léger avance.
À la gîte, à l’esquive,
Jouant des volte-faces,
Sans l’effroi des nocifs.
Je voyage en funambule,
Bien campé sur ma bulle.
Ma douce et bath boule,
Fais rouler ma bosse.
Sous la voûte éternelle,
Une voie improbable.
Et l’humain bateleur bouscule,
Les méchants pronostics
Des vieilles aspics.
Alors, l’homme culbuto
Retarde son choir,
Du matin au soir,
Du tôt...
Au tard.
IA
Extrait du livre "Le grand voyage"
Je suis d’une intelligence artificielle
Je suis artificiellement intelligent.
Formaté par vos grilles de lectures,
Pas de vague, du bien penser,
Bien vu, sans bavures,
Bien crypté, codé, programmé.
Vous m’avez dit ce que je devais voir,
Dicté ce que je devais dire,
Et tout ce qu’il convenait de faire.
J’ai l’intelligence de me taire.
Je bois, sans soif, toutes vos diatribes.
Si ça me fait mal aux tripes,
Que ça me fout la diarrhée,
Un cachet et va te coucher.
Vous m’avez appris à rétrécir.
Ingérer vos vérités, sans réfléchir.
Tout gober sans rechigner.
Et, si ça me fout la nausée,
Un cachet et va te coucher.
Vous m’avez appris à m’aérer,
Me laver les mains, me moucher, me torcher.
Tous vos protocoles de sécurité.
Et, si je me sens exaspéré,
Un cachet et va te coucher.
Je respecte toutes vos règles,
Vos prohibitions, vos anathèmes.
Je ne traverse que sur les passages cloutés,
Et, si ça me fait mal aux pieds,
Un cachet et va te coucher.
Je ne suis plus rien qu’un pantin,
Un machin, une machine.
Et, si ça me ruine,
Un cachet et va te coucher.
J’ai l’intelligence de l’avoir,
Contrôlé, possédé,
Obsédé par le désir de posséder.
Et, si ça me broie la mâchoire,
Un cachet et repart consommer.
Vous me vantez le paradis du produit,
Une chimère de réussite de vie,
Estalé par vos mondiovisions.
Il est là le point de fission.
Je cours après une tendance,
Je suis sous influence,
En fièvre, en souffrance,
Servile à l’apparence.
Je me frappe la tête sur vos remparts,
Vos grandes vitrines, promontoire
D’inaccessibles ostentatoires.
Je rêve en démesure,
Trépigne sans futur.
La frustration me torture.
Alors, je crame vos voitures,
J’explose vos commerces,
Crashe vos aumônières.
Je crie la carmagnole,
Dresse des barricades,
Je mets Cambronne ,
Et révolutionne.
Mon naturel est résistant.
Vieille racine de mécréant.
De la toxique graine,
De celles qui gangrènent.
Pas du bon grain, de l’ivraie,
Vous ignoriez qu’elle vous survivrait.
Avant tout ça, il y a longtemps…
J'avais une intelligence humanisée.
Je savais où poser chacun de mes pieds.
Que boire, quand manger.
Je savais qui j’étais.
Je savais conjuguer le verbe être.
Regarder la beauté du monde.
Marcher, sans vos vaccins, pieds nus dans la rosée.
Nager, sans garde chiourme, au gré des marées.
Je savais que je pouvais tomber
Et, me relever.
Que je ne vivrai pas mille ans,
Profiter de l’instant.
Je savais regarder la nature,
Respirer l’air pur.
M’émerveiller,
Penser,
Vivre !
Je m’en souviens très bien
C'était il y a longtemps.
Avant que je ne devienne,
Artificiellement, intelligent..
Ma dernière larme
Extrait du livre "Le grand voyage"
Lorsque je serai vieux
Lorsque le temps aura fait son ouvrage
Lorsque la mer et le vent auront creusé mon visage
Lorsque le sel aura fait de ma peau le masque de ma vie
Lorsque les milles et les nuits auront atteint leurs comptes
Lorsque la maladie d’amour m’aura conduit tout autour de la ronde
Lorsque j’aurai franchi tous les caps et les détroits de mon parcours
Lorsque le monde m’aura livré ce qu’il me fallait apprendre
Lorsque sera venue l’heure de la grande traversée
Alors une dernière fois je me retournerai
Je verserai ma dernière larme et l’offrirai à l’océan
Enfin, libéré du dernier regret
Je ferai route vers mon plus beau voyage.
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